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18 novembre 2013 1 18 /11 /novembre /2013 04:30

 

Carlota, personnage central du récit "Calibres" est naturellement une héroïne inventée. Même si une vraie Carlota, hélas oubliée, a vécu au temps sombre et atroce de l'esclavage.

J'ai écrit et achevé ce récit durant l'été dernier. J'ai ainsi imaginé Carlota.

épisode 19 :

Carlota était là, belle. Elle n'était pas bien grosse cette fille qui maniait les armes de guerre. Elle avait dans le nez un anneau d'argent. Le cheveu long sur le côté droit et rasé sur le côté gauche dégageant le pavillon de l'oreille. Cette oreille était grande et curieusement ourlée. A l'évidence Carlota avait choisi de l'exposer comme si elle voulait affirmer son mépris de toute coquetterie.

Au cours de l'automne alors que je visitais un ami, j'ai vu, de mes yeux vus Carlota, celle qui n'existait pas.

De son vrai nom Mélissa, elle a bien voulu que je la présente ici (merci à elle). Ainsi une pure création imaginaire, soudain, est entrée dans le réel ! Bouleversante expérience.

cqrlotta-1.jpg

 

carlotta 2

 

Salut Carlota !


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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 04:42

 

 

calibres 40

 

 

Résumé : On va bientôt s'arrêter là et au passage arrêter l'assassin, enfin... peut-être.
Le neveu de Louis Grandclerc avisa la police le soir assez tard et le commissaire fut bien étonné de lire, le lendemain, le papier fort bien documenté de Balthazar dans le Courrier de la République.
_ Ah Balt, tu nous as doublés mon fumier. Mais je ne t'en veux pas si tu paies ta tournée ce soir aux Arts et si tu m'invites ensuite au «Trait d'Union » ( le resto derrière l'églie Saint-Médard) je suis dingue de la cuisine d'Angèle et des vins de Vincent. Ah mille bordels j'aime de plus en plus cette bonne ville de Thouars.
Ce qui fut fait, en effet, en fait. Balthazar paya l'apéro, les repas, et même les fameux rhums de la maison ( il y en avait 5, et Vincent offrit le sublime dernier alcool). Belle soirée, Jérôme le commissaire accepta même de trinquer à la mémoire de Carlota. Il avait bien changé ce Jérôme, et en bien. Un phénomène bien connu à Thouars.

_Tu ne sais pas la dernière Balthazou ? dit le commissaire avant de savourer son sublime verre de poire de chez Cazotte, j'ai pris rendez-vous chez Karantec pour me faire soigner les dents.

_ Alors ça ! Ça c'est courageux !
L'analyse attentive des douilles retrouvées dans la cache fournit la dernière clef de l'ultime mystère. L'une d'elle révéla qu'elle contenait fort peu de poudre. Charles Grosbois qui, on s'en souvient, était membre d'un club de tir, était non seulement une fine gachette, mais il connaissait également les dosages de poudre. Il avait préparé une cartouche allégée qui ne lui fit qu'une blessure supportable. Un sondage de la rivière à l'aplomb du jardin permit de retrouver sous 30 cm de vase le petit boîtier télécommandé en plastique qui avait servi à déclencher les tirs à distance.
Un mandat d'arrêt fut lancé contre Charles Grosbois. Mais en vain. Charles avait changé de vie. Il s'appelait désormais Si Mohamed El Brahim, il était devenu intégriste musulman. La dernière fois qu'on l'avait vu, c'était en Afghanistan dans un groupe se réclamant d'al quaida.
En Thouarsais les licenciements allaient toujours bon train, même si le tarfic ferroviaire allait bientôt s'interrompre ; et les manifs des cheminots n'y changeraient rien.
_ Entre nous, elle nous manque cette Carla, dit au journaliste le chef de gare en tête du énième défilé
_ Pas qu'à vous, pas qu'à vous, répondit Balthazar soudain mélancolique.
                                           FIN

 



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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 08:05

 

 

calibres 19

Chères lectrices, chers lecteurs.

Notre histoire "Calibres" s'achève demain.

De temps en temps,

les jours grisés, quand le labeur pèse et que dehors le racisme remonte des égouts, alors ayez une petite pensée pour Carlota.

Lundi je vous dirai la troublante expérience vécue quand l'imaginaire est face au réel.

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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 04:42

 

calibres 39

 

 

Résumé :Le brouillard se lève un peu sur la nuit mais quand même il pleut encore. Si l'on peut dire. Ce qui ne veut d'ailleurs pas dire grand chose. Logique : tout est mystérieux dans cette histoire.
La vue du salon était bucolique et gracieuse, une grande baie vitrée ouvrait sur le Thouet, la rivière qui baigne Thouars autant que le Duhomard baigne le gosier des Thouarsais. Jamais à sec. En face, le château et l'orangerie de Marguerite d'Ecosse devenu collège public sous une municipalité de gauche, était beau comme la Renaissance.
_ D'ici on voit bien le feu d'artifice du 14 juillet, dit le neveu.
_ Ah ? Mais vous devez être envahi par les badauds ?
_ Ben oui, mais c'est le 14 juillet, pas de privilège ce jour-là.
_ Ah c'est beau ce que vous dites.
_ Excusez moi d'interrompre cette aimable discussion mais il nous reste deux ou trois choses à éclaircir. Pourquoi quatre douilles dans le fond du caisson où se trouve la carabine ? Pourquoi une blessure relativement légère compte-tenu du calibre de l'arme ?
_ Ben oui pourquoi ?
_ Hé bien parce qu'il a d'abord fallu que Charles Grosbois soit parfaitement positionné pour recevoir sa propre balle dans l'épaule où il savait que la blessure ne serait pas gravissime. C'était audacieux mais cela valait bien un coquet héritage. Pour cela il s'est mis à quelques pas du canon, à l'oeil il a estimé la trajectoire, il a présenté une feuille de papier clouée à un manche posé au sol ou tout autre repère du même genre. Premier coup, trop haut ou trop bas, voilà une deuxième douille – après celle d'Angeline – dans le trou. Nouvel essai. Troisième douille. L'impact est parfait. Il se met à la place de la cible et reçoit la quatrième balle qui fournit le quatrième étui. Juste avant, pour chaque tir, la carabine est restée en position. Avant le quatrième et dernier Charles Grosbois a armé le ressort pour que le fusil disparaisse dans sa cache et fasse tomber sur lui le couvercle de tôle avec son propre recul. Il s'est mis à la bonne place, a déclenché la télécommande, a reçu l'impact, la carabine a disparu. Sur place personne n'a fait attention à cette plaque de tôle sur un chantier ordinaire. Il ne restait plus qu'attendre le passage des bulldozers pour recouvrir la pièce à conviction. Les engins avaient certainement été commandés pour le lendemain. Le secret était bien caché sous une bonne couche de terre.
_ Sapristi ! Mais c'est bien sûr !
_ Vous avez une idée ?
_ Non, mais je souviens à présent que Charles Grosbois sur son lit d'hôpital s'inquiétait de savoir justement si le terrassement avait été fait. ( note de l'auteur qui est bien placé pour le savoir : c'est vrai, il suffit d'aller voir l'épisode 24, Charles Grosbois a dit : « nous faisons construire une maison sur le coteau, en face du château de Thouars. Le terrassement devait s'effectuer dans la semaine et nous sommes allés voir le chantier. D'ailleurs savez-vous si les bulldozers ont pu niveler le sol ? » ) 
_ Cette question m'a semblé déplacée à l'époque, mais je comprends l'intérêt de Grosbois. Il avait bien manigancé son affaire et seul ce détail pouvait nuire à son scénario. Ah la fripouille. Reste un mystère : comment la moitié de son épaule n'a pas été arrachée par l'impact d'un arme si puissante.

 

_ J'ai bien une idée, mais je pense que pour cela la police sera plus efficace. Charles Grosbois était habile, n'était-il pas membre d'un club de tir ?
A SUIVRE...
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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 04:34

 

calibres 38

 

Résumé : quoi qui gnia derrière la maison des Grosbois ? Y a un trou. Et quoi qui gnia dans l'trou ? Y a une foutue surprise et la solution d'une énigme. Ah ça fait du bien quand même parce que c'était ennuyeux de clore bientôt cette histoire sans faire le ménage dans tous les coins. Et du ménage il reste à en faire.
Balthazar tendit la main comme pour imposer le silence et pour mettre son idée dans le bon sens.
_ Attendez, attendez... Voilà la scène qui s'est déroulée ici voici plusieurs années. Le chantier de la future maison est commencé, le terrassement en cours. Depuis quelques temps Carlota flingue les patrons à tout va. Charles Grosbois vient ici avec sa femme voir comment avancent les travaux. Charles Grosbois a mis en place son diabolique scénario. Il laisse sa femme prendre de l'avance, il ouvre le coffre de sa voiture, fait exploser la tête d'Angeline qui salit la terre tout autour, la force de la détonation fait entrer la deuxième cartouche toute seule dans le canon de l'arme, c'est le principe semi-automatique. Charles récupère la première douille pour ne pas laisser de trace. Il fait vite, il ouvre cette cache qu'il a bricolé quelques jours avant. Il y jette la douille. Il fixe la carabine Chapuis sur son châssis. Il s'éloigne un peu, se met dans l'axe du canon et déclenche la télécommande. Il est touché à l'épaule. Jette la télécommande dans les buissons du coteau, elle roule et tombe dans la rivière toute proche. Alors, il reste à attendre les secours. C'est donc lui et non Carlota qui a tiré. Hum... reste une inconnue, comment un balle de calibre 300 Winchester magnum qui fait voler une tête en éclats ne fait qu'une blessure au second tir. Et comment pouvait-il être sûr de ne pas être touché à la tête ? Et aussi pourquoi quatre douilles si deux coups seulement ont été tirés ? Le brouillard se lève un peu sur la nuit mais quand même il pleut encore.
_ J'admire la métaphore. Vos questions je me les suis posées aussi, elles vont trouver bien vite une réponse, mais justement il commence à pleuvoir, allons poursuivre cette passionnante conversation. Mon neveu n'avez-vous pas parlé d'un verre de Duhomard.
_ Si fait mon oncle, si fait, il est juste frais.
_ En effet !

 

_ Revenons en aux faits.
A SUIVRE ...
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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 04:42

 

 

calibres 37

 

 

Résumé : Ah ben ça alors !
Là dans le fond de la fosse, sous une plaque de tôle ondulée, là même où voici quelques années Angeline Grosbois avait été abattue et son mari Charles blessé d'une balle dans l'épaule, ici même le neveu de Louis Grandclerc venait de mettre au jour une cache.
C'était un trou maçonné d'environ 1m50 sur 2. A l'intérireur une carabine rouillée. Elle était vissée à un mécanisme, une sorte de berceau équipé d'un ressort et relié par une coulisse au couvercle de tôle. Un petit boîtier équipé d'une petite antenne et d'un déclencheur était fixé sur la détente. C'était très bizarre. Dans le fond : quatre douilles vides.
_ Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? Demanda Balthazar.
_ Un mécanisme très ingénieux . Regardez comme cela fonctionne dit Louis Grandclerc en désignant le montage. Avec une petite télécommande on actionne la gachette, le coup part, le recul de l'arme fait basculer le mécanisme. Le fusil disparaît dans le trou et le couvercle se referme automatiquement. Ni vu, ni connu. Il a fallu que mon neveu désire une cave pour faire toute la lumière sur une ténébreuse affaire.
_ Sapriiiiistiiiii ! Mais qui a pu installer une machine ?
_ Ah cher Balthazar j'ai bien un idée. Observez l'arme, c'est une carabine Chapuis, dite « challenger ». Les douilles sont de calibre 300 Winchester magnum.
_ Heuuuu...
_ Ah votre mémoire est défaillante, rappelez-vous, c'est l'arme et le calibre qui a tué net Angeline Grosbois.
_ Et blessé son mari.
_ Justement, blessé seulement, vous comprenez ?
_ Heuuuuu...
_ Mais c'est limpide pourtant. Je vous ai connu plus affûté.
_ Les apéros sûrement ! plaida Balthazar qui vit émerger du fond de son crâne une petite lueur. L'idée fit sa place dans la cervelle un peu épaisse, puis s'ouvrit comme une fleur de tubéreuse, tardive mais si séduisante. Elle avait le suave parfum de la vérité.
Louis Grandclerc vit la bouche du journaliste s'arrondir
_ hoooooooo !

 

_ Ah vous comprenez mon ami !
A SUIVRE...
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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 04:36

 

 

 calibres 36

La musique est sur link

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Sur le dessin il n'a pas quitté ses pantoufles parce qu'on le voit jamais en souliers, ou c'est très rare.

 

 

 

Résumé : Alors là ! Coup de théâtre. On va enfin éclaircir le mystère qui a rendu le commissaire ivrogne. Enfin... ce qui l'a rendu ivrogne c'est la picole. Non, ce qu'on va découvrir c'est la cause de son vice.


Louis Grandclerc a quitté ses pantoufles et a chaussé une paire de beaux souliers de cuir brun fraîchement lustré. Au volant de la voiture de service Balthazar prit le boulevard Emile Zola. A ses côtés Louis Grandclerc lui indiquait la route :
_ Vers la place Lavault. Puis vers le château... On y est, prenez la passerelle de Saint-Jacques... Voilà à gauche... C'est bien Arrêtez-vous devant l'école communale .
_ Mais c'est ici qu'Angeline Grosbois a reçu une balle dans la tête et son mari a été blessé à l'épaule par la même arme. L'expertise était formelle.
_ En effet c'est ici même, dit Grandclerc. La maison voulue par le couple Grosbois a finalement été construite et c'est mon petit neveu qui l'a rachetée voici deux ans.
_ C'est bien gentil tout ça, et votre neveu est sûrement un type charmant, mais je ne vois pas bien ce qu'on fait ici.
_ Descendons vous voulez bien.
Le neveu en question était dans le jardin et les accueillit chaleureusement
_ Ah tonton, tu es venu avec le journaliste, c'est bien. Venez c'est par ici. On ira boire un Duhomard après.
Dans le jardin un espace avait été fraîchement remué par un petit engin de terrassement. Un beau trou rectangulaire de 2m avait été creusé.
_ J'avais envie d'une cave expliquait le neveu, je suis client chez Nicolas Reau et Bruno Dubois mais je ne disposais pas d'un lieu adapté pour faire vieillir ces divines bouteilles. J'ai donc loué une petite pelleteuse et j'ai commencé le trou. Et voilà sur quoi je suis tombé.
calibres--36-ok.jpg
Il était descendu dans la fosse et montrait une plaque de tôle ondulée. Il la souleva et Balthazar poussa un cri
_ Sapristi !

 

_ Je ne le vous fais pas dire, dit en souriant Louis Grandclerc. J'aurais pu appeler les flics, mais vous le savez, moi … la police... Elle est venue me chercher en 1943... Alors moins je la vois, mieux je porte.
A SUIVRE ...
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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 04:34

 

 

 calibres 35

Pour avoir de la musique linker sur le link

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Résumé : Pendant que Charles Grosbois se dore la pillule au soleil, Louis Grandclerc a décroché son téléphone et ça ce n'est pas pour aller zouquer au bord de la lagune.

Grandclerc habitait (comme on a pu le lire exactement à la fin des feuilletons précédents) l’une de ces maisons bâties dans les quartiers nord de Thouars, derrière la gare, à la grande époque du rail. Un petit pavillon en pierre avec un jardinet à légumes derrière, et un parterre à roses devant.

Il avait déjà servi un verre de Duhomard sur la toile cirée quand Balthazar poussa la porte du portillon fraîchement repeinte. Car Louis Grandclerc était un homme soigneux. Il accueillit chaleureusement le journaliste. Depuis le temps ils étaient amis.

_ Bien content de vous voir Balthazar. Je pense que vous n'allez pas être déçu. Mais buvons d'abord à la mémoire d'un être qui nous est cher à tous les deux. A Carlota ! Et à l'anarchie.

_ A Carlota ! A l'anarchie !

Le verre vidé, il fut promptement rempli.

Louis Grandclerc expliqua alors l'objet de son appel :

_ Comme vous j'ai de la tendresse pour Carlota. J'ai suivi dans vos colonnes ses... comment dire... je dirais ses exploits. Je me demande même d'ailleurs si je n'ai pas connu son père. Un vieux camarade du nom de René Hobo. Vous aussi vous l'avez connu n'est-ce pas. Carlota était-elle la fille de René ?

Balthazar plongea le nez dans son Duhomard.

Louis poursuivit :

_ Je vous demande pardon, je n'avais pas à vous poser cette question. J'ai été très triste lorsqu'on a appris la fin brutale de cette fille épatante, triste mais fier d'elle aussi. Comme vous j'imagine. Et voilà que vous publiez la carte postale de cet imbécile de Grosbois. Je l'avoue cela m'a un peu foutu en boule, mais le hasard étant le meilleur ami de l'homme après le chien, j'ai appris dans le même temps une chose incroyable !

Tenez vous bien à la table, c'est assez renversant.

Comme vous et comme bien d'autres je me suis toujours demandé pourquoi Carlota refusait d'endosser la mort d'Angeline Grosbois. Je crois bien qu'on tient la solution. Et comme je vous aime bien. Nous allons la découvrir ensemble. Prenons votre auto, je vous guide.

A SUIVRE...

 



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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 04:26

 calibres 34

Pour la musique cliquer sur LINK!

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Résumé : le temps qui passe est un beau salaud, il efface tout, même les beaux souvenirs.
Qu'était devenu Charles Grosbois ? On l'apprit un beau jour d'été. Balthazar reçut à la rédaction une carte postale avec cocotier, mer émeraude, et vahiné trémoussante.
Au dos ces quelques lignes.
« Un salut des pays ensoleillés. Je suis passé par Cuba saluer la statue de Carlota Machete. Je ne lui en veux pas finalement. Je passe des journées paradisiaques. Transmettez le bonjour aux amis du Thouarsais. Signé Charles Grosbois. »
Son épaule guérie après avoir reçu une balle de calibre 300 Winchester magnum Charles Grosbois avait touché l'héritage et se la coulait douce sous les tropiques. Comme il était orgueilleux il voulait que cela se sache. Quand on est con à quoi bon être heureux si tout le monde l'ignore. Il menait vulgairement grand train. Vous voyez le genre : voiture de sport inconfortable, compagnes botoxées de haut en bas, gros seins, grosses lèvres, grosse bêtise, cocktails et boîtes de nuit. Bref une vie à faire frémir Balthazar. D'ailleurs il frémissait en pensant que Carlota avait eu bien tort de manquer son coup ce jour là. Un salaud de moins c'est un petit gain tant ils sont nombreux, mais c'est un gain quand même.
Voilà cette histoire doit bien s'achever, sans morale certes, mais on arrive au bout. D'ordinaire il se passe quelque chose avant la fin. Mais là... Rien. D'habitude Louis Grandclerc téléphone à Balthazar et d'une manière plus ou moins détournée fait apparaître une lumineuse vérité. C'est comme ça dans les autres histoires. Mais là … Rien. Il restait bien ce mystère obsédant : pourquoi Carlota n'avait pas inscrit Angeline Grosbois à son tableau de chasse ? Et si elle était sincère qui donc avait tiré ? Et surtout pourquoi ? Par opportunisme ? Pour suivre le mouvement ? Mais alors pourquoi n'avoir pas continué ? Quand on flingue une fois on peut recommencer.
Le texte de la carte postale fut publié dans l'indifférence générale, ou presque.
Alors que Balthazar s'apprêtait à quitter le bureau pour s'enivrer seul, car en définitive il était plus seul que jamais, et parce que, comme l'écrivait Antoine Blondin "on boit avec les autres mais on est ivre seul", le téléphona sonna, Balthazar décrocha.
_ Allo ? Ici Louis Grandclerc, venez donc me voir c'est intéressant. Cela concerne Carlota Machete.
A SUIVRE ...

 



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4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 04:24

 

 

 calibres 33

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Résumé : Personne n'a oublié Carlota, mais seul Balthazar sait qui elle fut.
Les cendres refroidies, le temps passa à sa manière sans faire de bruit, on ne sut jamais rien de plus sur cette douloureuse affaire. A la place de l'immeuble la municipalité aménagea un parking.
Une fois par an, à la date anniversaire de l'incendie, discrètement, Balthazar allait déposer dans un coin du parking masqué par un troène poussièreux, un petit pot de cactus. C'était son hommage secret à Carlota, celle qu'il avait admirée et qu'il aurait peut-être pu aimer, sentiment si étrange, troublant et nouveau pour lui. Il se recueillait quelques minutes. Il pensait à cette fille si courageuse, si déterminée qui n'ignorait rien de sa destinée. Le lendemain de sa disparition il ne se passa rien dans les usines . Pas une manif de soutien, rien. Pas un mot des syndicats. Puis les semaines passant les patrons furent rassurés. On n'avait pas vraiment trouvé de corps dans les décombres mais les exécutions avaient cessé. Alors le naturel reprit le dessus, et les lettres recommandées furent de nouveau envoyées. Les licenciements se succèdèrent. Parfois au coin d'un zinc un type fraîchement chômeur remâchait sa rancoeur :
_ Dommage qu'elle ne soit plus là.
Le patron du bistro : _ qui ?
_ Ben l'autre là, celle qui flinguait les patrons...
_ Ah j'sais plus comment elle s'appelait
_ Moi non plus...
Il y avait de quoi chialer !
Souvent le commissaire qui picolait de plus en plus et qui avait la larme facile se mettait à sangloter et comme il avait un peu perdu de sa superbe - la vie Thouarsaise peut esquinter l'âme si l'on est enclin à la mélancolie – il avait changé son vocabulaire. Son veston était désormais toujours un peu crasseux. Ses cheveux poussaient. Peut-être un jour deviendrait-il anarchiste. Parfois même il ne mettait pas de cravate !
_ Meeerdaille ! Un truc me bouffe la couenne pourquoille Carlota refusait d'admettre l'exécution d'Angeline Grosbois. Pourquoille ? Pourquoille ?
_ Mystère ! Un de plus ! Ne vous mettez pas dans des états pareils commissaire, on va encore être obligés d'appeler les gendarmes pour vous ramener chez vous, disait Balthazar. Ils commencent à se plaindre.
_ J'encule les fauvettes à tête noire !
_ Ho calmos Jérôme, ce n'est pas grave, je te ramènerai moi, disait Karantec, car désormais on appelait le commissaire par son prénom.
Ce mystère taraudait aussi Balthazar. Pourquoi ne pas revendiquer aussi la mort d'Angeline. D'ailleurs qu'était devenu son mari depuis ? Encore un mystère... Mais celui-ci fut fortuitement éclairci, et d'exotique manière.
A SUIVRE...
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