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14 août 2013 3 14 /08 /août /2013 02:09

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Une fugue pour accompagner cette exploration, une fugue, bien sûr

 

Mino DC est un artiste, un vrai, rien à voir avec ceux qui papillonnent quelques semaines et pondent une « œuvre » en pontifiant. Non, lui, il se frotte depuis des lustres aux tourments de la création, et je ne serais pas très étonné d'apprendre qu'il y a laissé, parfois, un peu de sa propre viande.

 

Mino expose des photos en ce moment au « Trompe Souris Café» link, jusqu'à la fin du mois d'août. C'est beau, émouvant, rare.

 

La technique n'est pas infernale : il photographie des « trucs » dans son jardin, ou bien dans sa cuisine. Il sature les couleurs. Il imprime les images et les plastifient. Voilà la manière dont il s'explique sans barguigner avec une sorte de fraîcheur juvénile et une volubilité candide.

Ces images mènent alors une vie indépendante d'une somptueuse richesse.

 

Les assises en contreplaqué de chaises d'école abandonnées au temps s'ouvrent en feuilles comme des aurores boréales palpitantes ou les plis compliqués des végétaux exotiques luxuriants et vénéneux .

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Des tâches de peinture semblent des amas de constellations, des nurseries moelleuses d'étoiles, des mondes lointains et doux qui inventent leur propre lumière.

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Des feuilles tombées au sol se racornissent comme de vieux cuirs ou bien font penser à ces vallées solitaires que des caméras automatiques nous envoient de Mars.

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Une planche lardée de coups de cutter, qui a subi les assauts de l'artiste en partance pour d'autres créations anciennes, restitue à sa façon de rugueux souvenirs, hésitants, amples : ce sont les cicatrices de doutes, d'envolées et de lutte.

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Le drapée d'une bâche plastique emprunte sa fluidité à un friselis d'eau, mais un friselis qui serait sous acide et se parerait de teintes fluo et d'ondulations extravagantes.

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Un fond de graisse dans une poêle nous envoie un message codé, éminemment gracieux, avec des nuances de couleurs que seule la nature ose toujours avec une audace et une délicatesse stupéfiantes.

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Chaque tableau est composé de plusieurs images qui se répondent, apportent un contrepoint, « c'est mon côté Pop Art »dit humblement l'immodeste Mino. C'est aussi l'expression d'une connaissance fine des nuances et des unions de teintes qui ne s'apprend nulle part ailleurs que dans l'atelier. En ce sens encore Mino est un artiste qui a fait des milliers de gammes pour parvenir à maîtriser les règles infernales, certes impérieuses mais aussi nécessairement inspirées, de l'harmonie et des fugues.

 

Son ami JJ Bosstoo accompagne cette exposition d'une matière sonore composée de cliquetis, murmures, chuchotis d'outils, chocs, interjections, bavardages d'oiseau et souffles. On ne pouvait rêver meilleure escorte pour entrer dans cet univers.

Entrée gratuite.

 

 

Mino DC 12, rue du lavoir,79600 Airvault.

minodc@free.fr

Voir aussi

Mino se masque et se dévoile

link

Photos : Apache

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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 02:14

A Thouars, derrière l'église Saint-Médard, le Trait d'Union sert une cuisine pleine de charme, d'inventions, et de finesse.

C'est Angèle qui officie avec ce génie qui donne aux légumes les plus humbles des saveurs jolies

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Pour 13 € frères humains, on mange ici divinement.

Ce jour-là : ballotine de volaille au chorizo et légumes bios. Foie de veau admirablement cuit et fondant, grimolée  de pâte à crêpe au coulis de framboises.  Car ici les desserts sont aussi faits maison, et l'on ne se contente pas d'une gaufrette, d'une boule de glace et d'un jet de bombe façon Chantilly.

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Thouars est décidèment un lieu béni!

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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 17:37

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De la gnôle mes frères j'en ai bu, et de sèvères, et de brutales, des coulées vives, sans génie. De la pureté ? Elles en avaient, mais avec des angles si aigus qu'ils déchirent à leur approche, justement par excès de pureté. Il fallait alors les boire à corps perdu. Comme on va se noyer.

 

Si l'on m'avait dit que, dedans il y avait du fruit, j'en aurais été bien étonné. Du fruit ? Pourquoi faire, puisqu'il y avait déjà de l'essence et rien d'autre ?

 

Mais je parle là d'un temps ancien, quand la brutalité de la vie ne laissait guère de temps à la méditation. Depuis, mes frères, j'ai croisé les fines bouteilles de Marina et Laurent Cazottes.

 

Dire que ce fut le plus beau jour de ma vie est... comment dire... excessif. Mais, comme on découvre, ébloui, Rimbaud, Blaise Cendrars, Fernando Pessoa, ou Julien Gracq, on arpente, avec ces eaux de vie, des mondes nouveaux. Familiers et nouveaux.

 

Ces contrées émouvantes nous les savions disponibles et pourtant inaccessibles.

 

L'esprit, mes frères, l'esprit, pas le distillat, pas le degré, pas la brûlure délicieuse, mais l'esprit pur. L'esprit d'une poire. Pas la poire, pas ses souvenirs de poire, pas sa vie de poire, mais son esprit. Je veux dire qu'en mettant une gorgée d'alcool de poire de Cazottes en bouche, je deviens moi-même poire et j'en sais tout, ses flirts avec les abeilles, ses émotions juvéniles, ses tracas adolescents, ses responsabilités considérables, comme tout ce qui est au monde, comme tous ceux qui sont libres.

Voilà ce que je voulais dire de Cazottes et des siens. On peut aussi raconter que tous ces mystères ont une cause, un respect constant de la plante, un soin méticuleux du mûrissement, une cuisine savante ensuite ; mais tout cela c'est du savoir-faire, pas du mystère. Le secret est de révéler le mystère, de le rendre accessible à ceux qui le cherchent.

Cazottes c'est du Coltrane, par exemple « my favorite things » ; ou alors du Bach : le prelude in do mineur, BWV 847, qui n'est que joie à pleurer.

Oh je vous entends, frères, me dire : arrête ton char Balthazar.

Ah mais non ! Il va au galop mon char, et s'il ralentit, il me reste une bouteille de Cazottes, encore, pour relancer cette course gracieuse.

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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 03:09

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L'autre jour devant le château de Thouars un humble lacet à l'abandon a pris cette douce forme. Le hasard est vraiment un délicieux compagnon.

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 03:03

24 photographes amateurs du Photorail club de Thouars exposent 145 clichés qui sortent de l'ordinaire. 

Comme cette très belle image de Liliane Bruneau qui dégage une sérénité minérale et tendre.

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Ou comme celle-ci de Maryvone Delavault qui, de Madagascar, porte, sur nous, un regard différent.

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Jusqu' au 5 mai à la chapelle Jeanne d'Arc de Thouars (centre ville direction parking Jeanne d'Arc) tous les jours de 15 h à 19 h entrée libre


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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 08:07

 

Hier, j'ai vu le printemps. Il est arrivé dans un creux, près de la rivière. Là où la ville (Thouars) marque le pas, et laisse les oiseaux vaquer à leur multiples oisivetés.

 

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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 05:18

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Le service du patrimoine de la ville de Thouars, fort compétent et documenté nous dit, sur son  site, que Victor Hugo a parlé de Thouars une seule fois

"Parmi ces nombreux ouvrages, un seul mentionne Thouars.(...) Dans "Choses vues " 1830-1848, Victor Hugo évoque son passage dans notre région. En voici un extrait : " Depuis le matin, le pays que nous traversons est assez joli. Nous traversons plusieurs jolis villages. Dans quelques-uns il y a des ruines et des restes de vieux châteaux et de vieux couvents. Nous arrivons à Bressuire à onze heures.  Nous voyons de loin, à gauche, une très belle ville que nous croyons n'être pas dans notre direction, mais la route, après avoir longtemps tourné nous amène en bas de la montée de Thouars. Il est impossible de rien voir de près de plus doux, de plus mélancolique et de plus charmant que l'entrée de cette ville. Nous passons devant un vieux château fort et nous nous arrêtons devant le portail d'une vieille église romane. " Le vieux château fort évoqué ici pourrait être en fait les fortifications du pont des Chouans et la porte Maillot… L'église romane est bien entendu Saint-Médard."

 

Sauf que ce n'est pas la seule mention de Thouars dans la colossale oeuvre d'Hugo. En effet en lisant "Les travailleurs de la mer", je tombe sur cet extrait :

"A bord de la Durande deux passagers discutent:

- j'ai vu vendre ces deux boeufs au marché de Thouars.

- Le marché de Thouars, je le connais. Les Bonneau de La Rochelle et les Babu marchands de blé à Marans, je ne sais si vous en avez entendu parler, devaient venir à ce marché là."

Bon ce n'est pas l'affaire du siècle et pour tout dire on s'en fout un peu... mais quand même. Bressuire  citée une fois, Niort comme Parthenay : jamais, et Thouars trois fois ! ça vous pose une ville quand même. C'est dans Victor Hugo, excusez du peu.

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 05:43

 

 

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Une étude très sérieuse démontre que les pays qui consomment le plus de chocolat sont aussi ceux qui glanent le plus de prix Nobel.

Imaginons un monde différent dans lequel ce serait le pays qui consomme le plus de Duhomard  qui se dinstinguerait  : j'aurais une bonne chance de décrocher le prix Nobel de littérature.

Ben oui  c'est mathématique.

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1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 08:08

 

 

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Un bon conseil d'ami, ne manquez pas d'aller visiter le moulin de Crevant à Thouars. Accompagnez-y vos amis et vos parents. Intéressant, pittoresque, amusant, cet outil en parfait état de marche est unique loin à la ronde. De plus l'accueil réservé par Mélanie est chaleureux autant que radieux. Et le Thouet est ici d'une grâce singulière.

 

Le moulin a même son blog :

http://ecomuseedumoulindecrevant.blogspot.fr/2012/05/blog-post.html

On y trouve tous les renseignements utiles.

 

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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 08:39

 A Saint-Jean-de-Thouars, chaque samedi matin des bénévoles montent des murs. Oh  ! pas des murs qui emprisonnent, ce n'est pas le genre de la maison. André, Serge, Jean-Marie et les autres reconstruisent un modeste vestige : la dernière maison de vigne qui reste debout loin à la ronde.

En bordure de la route qui file vers Parthenay l'humble édicule menaçait ruine. Démonté pierre par pierre, le voilà de nouveau sur pied ; comme en Egypte on a rebâtit le temple d'Abou Simbel, toutes proportions gardées.

Sous la haute direction artistique de Jean-Marie Haye qui veille à l'alignement des moellons et à l'usage (approximatif) du fil à plomb par les constructeurs amateurs, la bâtisse a la forme bizarre d'un trapèze en raison, certainement, d'obscures limites de propriétés.

 

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  La pose du bouquet final a marqué samedi la fin du gros oeuvre. Mais il reste encore de l'ouvrage, enduit, pose du vieux carrelage, charpente, couverture de tuiles.

 

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Par l'effet d'une sorte de miracle naturel, chaque participant trouve d'emblée une fonction. André par exemple est devenu expert en caillasse. Il trouve avec l'habileté d'un chercheur de truffe la bonne pierre, que Serge posera au bon endroit. Vous ne pouvez pas savoir comme c'est beau à voir!

Bien sûr le labeur s'accomplit dans une sorte de gaieté enfantine. Les routiers qui passent non loin klaxonnent pour partager le plaisir commun, comme s'ils savaient que cette aventure n'est pas ordinaire. Une voisine vient apporter le café et des galettes au beurre. 

Le casse-croûte de 10 h et la débauche de midi sont accompagnés par quelques flacons sortis des caves locales. Car ici on ne bâtit à pierre sèche !

Quand tout sera fini, les mains vont se trouver bien désoeuvrées. Eh les gars ? Une cathédrale ça vous dit ? On n'en a pas à Saint-Jean!

 

 

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