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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 04:17

Episode 25

 

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Résumé :Hou là ! L’embrouille se noue. Trop compliqué à résumer. Y a plus qu’à relire l’épisode précédent. Les armes de service ont été échangées c’est tout ce qu’on peut dire. 

 

 

 


 Goulwenig, le neveu de Karantec, avait de nouveau séché les cours de son lycée privé vendéen, avait enfourché sa moto et avait retrouvé ses deux complices : Brandon et Lou. Lou était une sacrée fille, tendance Gothique : cheveux noirs, cuir noir, piercing noir, yeux noir, idées noires. Et un clou en inox qui lui traversait la lèvre de part en part. L’idée de l’étron en guise de signature, sur les lieux de leurs exploits, était la sienne. Et c’est elle qui opérait, pendant que les garçons faisaient le guet, par prudence, et par pudeur. Entre vandales on sait se tenir. Cela peut surprendre, en effet.

Ils avaient bien arrosé, à la bière, le passage dans le bureau du maire, opération qu’ils avaient baptisée « pourri furieux ». Ils n’avaient pas tellement aimé le Romanée Conti et quelques autres flacons piqués dans la cave de tonton Karantec lors de l’opération «  dentiste rageur ». Ils avaient vidé les bouteilles dans le Thouet et avaient filé dare-dare faire le plein de canettes au supermarché du coin. Ils avaient adoré l’opération «  baveux foireux » avec la Maserati bousillée en campagne. L’opération « Birdat grosse connasse » avait été un demi-succès. La commerçante qui n’aimait pas les jeunes, ni les manouches, ni les métèques, était revenue trop tôt dans sa boutique ; mais l’essentiel avait été accompli, et cela valait bien une fête qui fut brutale : vodka-rhum. Ces jeunes buvaient à corps perdus, sans finesse, avec une soif extrême que des millénaires de civilisation et de savante culture du vin n’avaient pas étanchée. Pas facile à comprendre !

Cette fois-ci la bande avait programmé l’opération « Poulaga caca ». Elle avait repéré l’appartement d’une fliquette, une certaine Kimberley, qui faisait du zèle et emmerdait sans cesse tous les jeunes à mobylette. Il était question de forcer la serrure, de tout casser, de signer et d’aller se déchirer à la Téquila-Paf. Pour être plus efficace Goulwenig s’était, cette fois-ci, équipé d’une batte de base-ball. Outil idéal pour exploser un écran de télé ou d’ordinateur.

Alors qu’ils opéraient, dans l’immeuble d’en face, Bob, un vieux vicelard qui avait l’habitude de reluquer Kimberley aux jumelles avait assisté au début de l’opération. Il avait appelé les flics. La communication fut passée au commissaire :

_ Et faites gaffe y en a un qu’a une batte. Ce que le commissaire avait traduit par « fusil à pompe ».

Tous les éléments du cruel sacrifice étaient réunis.

 A SUIVRE ...

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 04:11

Episode 24

 

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Résumé :Le commissaire affirme que la cocaïne est pour sa femme, et c’est Legrandu qui est dans le mauvais trip. 

 

 

 


L’inspecteur était abimé dans une profonde méditation. Se pouvait-il que Mathilde ait tenté de le manipuler ? Mais pourquoi ? Qu’y gagnerait-elle ? Elle pouvait être droguée et vouloir quand même se venger d’un   épouvantable époux. Ou même pouvait-elle faire croire à sa funeste dépendance et impliquer son mari de machiavélique façon ? Ou encore le commissaire mentait, la drogue était bien pour lui ? Comment savoir ? Les yeux ravissants de Mathilde, son souffle parfumé à la framboise pouvaient-ils trahir à ce point?

Legrandu ne connaissait rien aux femmes. Celles qu’il croisait dans son bureau étaient des suspectes ou des victimes. Et leurs tourments n’étaient que procédures. Et dans un procès verbal, pas de romantisme !

Il était si absorbé par ses pensées qu’il fallu que le commissaire le tire par la manche.

_ Hé, Legrandu ? Hé Legrandu, préparez-vous on vient de repérer les vandales. Allez chercher deux bombes lacrymo au sous-sol puis rejoignez-moi ici dans votre bureau. Nos problèmes personnels ne doivent pas interférer dans le boulot. Le service d’abord.

L’inspecteur s’exécuta. Et son absence le commissaire prit l’arme de service de Legrandu dans le tiroir de son bureau et le remplaça par le sien, un SIG SAUER 2022(9 mm parabellum) exactement semblable.

Lorsque l’inspecteur fut de retour le commissaire était déjà équipé.

_ Mettez aussi votre gilet pare-balle, dit-il. Et prenez votre arme.

_ Mais ce ne sont que de jeunes vandales, pas des gangsters ! Les lacrymos suffiront répondit Legrandu.

_ Détrompez-vous, le témoin qui vient d’appeler signale qu’il les a vus avec un fusil à pompe. C’est un ordre. C’est la procédure. J’ai déjà assez d’ennuis comme ça sans qu’en plus vous preniez une bastos dans le buffet. Equipez-vous et rejoignez-moi au parking. Une patrouille nous rejoindra.

L’inspecteur enfila son gilet en kevlar, glissa son pistolet dans son étui et l’accrocha à sa ceinture. Il dévala les escaliers et s’engouffra dans la voiture. Un froid inattendu s’était installé sur la ville. 

Au volant le commissaire fit crisser les pneus.

_ Legrandu c’est peut-être notre dernière opération ensemble. Faisons en sorte qu’elle soit irréprochable.

La dernière opération ensemble ? Que voulait-il dire ? L’inspecteur ne se posa pas la question. Il ne releva même pas la formule. Hélas pour lui.

A SUIVRE ...

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 04:03

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Episode 23

Résumé :  Ah ! ah ! cette fois-ci le commissaire est dans la nasse. Enfin, théoriquement.

 

 

 

 

 

_ Non, murmura le commissaire. La drogue est pour... Pour ma femme.

Le ciel s’effondra sur les épaules de l’inspecteur qui devint alors aussi pâle que son patron. Dommage que Balthazar n’ait pas été là pour faire la photo. Même en noir-et-blanc elle aurait bien rendu.

_ Comment ... Comment ? Votre femme ?

_ Oui. Mathilde. Vous ne la connaissez pas. Elle ne participe jamais aux pots, aux arbres de Noël, aux cérémonies patriotiques. Elle n’était même pas là quand le sous-préfet m’a remis la légion d’honneur au printemps. Hélas, j’aurais tant aimé la voir à mes côtés quand ce couillon de Balthazar Forcalquier a fait la photo. Elle ne sort jamais.

Elle s’ennuyait, je ne l’ai pas vu, hélas. Elle se drogue depuis un an. Cela date d’un voyage à Bangkok qu’elle effectua seule. J’ai eu tort de la laisser partir, mais j’avais une session de formation qu’il m’était impossible de reporter et qui était très importante pour mon avenir personnel.

_ Vous voulez dire un séminaire de francs-maçons ?

Le commissaire était pâle, il devint coi. Il reprit vite ses esprits.

_ Ah vous savez ? Vous savez donc que cela ne regarde personne. Il y a longtemps qu’on ne fait plus de fiche sur ce sujet. Ma femme, je l’aime. Comprenez-moi. Je ferais tout pour elle. D’ailleurs vous l’avez constaté je fais tout ! Je n’allais quand même pas négocier les doses avec les dealers qu’on interpelle. J’ai donc pris le risque de puiser dans notre réserve. Comme de toute manière la drogue est ensuite mise sous scellé et détruite dans un incinérateur à Poitiers... Mais comment avez-vous su ?

Legrandu était comme absent. Il ne répondit pas. Il était pâle et coi, aussi. C’est fou comme Mathilde les rapprochait soudain. Le commissaire insistait gentiment, l’inspecteur inventa sur le champ un plausible scénario. Le mensonge spontané est une vertu policière.

_ Heu... par hasard. L’autre jour je suis passé au bureau avec mon chien, j’avais un dossier à boucler. J’ai ouvert le coffre, une dose de poudre est tombée, mon chien est venu la lécher. Il semblait aimer, cela m’a surpris. J’ai constaté que c’était de la farine... J’ai tendu le piège avec la caméra vidéo destinée aux dépositions pédophiles.

_ Qu’allez vous faire maintenant ?

_ Je vais réfléchir. Je vous informerai de ma décision dans trois jours.

_ Vous êtes un chic type Legrandu. Agissez selon votre conscience. Un commissaire peut-il voler de la drogue sans impunité ? Le scandale mérite-t-il de crucifier une femme à la dérive qui peut encore s’en sortir avec des soins appropriés ? Je vous laisse juge.

Mais les choses s’accélèrent soudain, bien avant l’échéance des trois jours fatidiques. Et la donne allait bougrement changer.

A SUIVRE...

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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 04:55

Episode 22

 

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Résumé :   Alors là, le résumé est vite fait : _ Allez mon Legrandu assez rêvassé, au boulot ! La journée va être rude.

 

 

 

 

L’inspecteur glissa la bande dans une grande enveloppe. Sur cette cassette on pouvait voir le commissaire prendre la cocaïne dans le coffre de la police et remplacer la drogue par de la farine. Legrandu frappa à la porte du commissaire.

_ ‘Trez ! Ah c’est vous Legrandu, faites vite j’ai une réunion avec le sous-préfet et le maire dans dix minutes. Cette affaire de vandales a fait assez de vagues. C’est très mauvais pour l’image de la ville, j’espère que vous vous en rendez-compte. N’oubliez jamais que force doit rester à la loi. Avez-vous seulement progressé sur ce dossier ?

_ Non, la publication du portrait robot n’a rien donné. Il faut dire que l’impression du journal était particulièrement mauvaise ce jour là, et l’encre a bavé. Seuls les parents du vandale pourraient le reconnaître, et encore, à condition qu’ils lisent le journal local, et encore s’ils sont du coin. Mais ce n’est pas de cela que je voulais vous entretenir.

_ Je n’ai plus le temps. Le commissaire se leva.

_ Si ! Vous allez m’écouter !

Surpris par le ton impératif de l’inspecteur, le commissaire retomba lourdement sur son fauteuil.

_ Je sais que vous volez la cocaïne dans le coffre du commissariat.

_ Vous êtes fou ?

_ J’ai ici une copie d’un enregistrement qui ne laisse aucun doute. Mon devoir m’impose d’avertir le préfet, le procureur et le directeur départemental de la police.

_ Je vous en prie n’en faites rien. Vous allez comprendre. Cette drogue n’est pas pour moi. Promettez-moi de garder le secret au moins quelques temps encore, que je puisse prendre mes dispositions dans l’honneur.

_ Que cherchez-vous à me dire ?

Le commissaire était d’une pâleur extrême. Lui, qui d’ordinaire adoptait une attitude rogue et conservait toujours aux lèvres une moue de dédain, était soudain devenu humble, quelques larmes baignaient même le bord de ses paupières. Il était presque sympathique. Legrandu qui avait vu mille métamorphoses dans sa vie de flic frottée aux rugosités les plus extrêmes de l’humanité était stupéfait. Il était même ému.

_ Cette drogue, sur mon honneur, n’est pas pour moi.

_ Ah oui ? Et pour qui alors ? Pour le maire peut-être ?

_ Non, murmura le commissaire. Elle est pour...  

 

A SUIVRE …

 

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 04:46

 Episode 21

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Résumé :Le commissaire vole de la drogue dans le commissariat. Pourquoi se gêner ? Legrandu est amoureux, c’est la première fois de sa vie. Il se sent tout bizarre. Il a même écouté ce matin, le chant d’une grive musicienne. Il avait laissé la fenêtre de son studio ouverte et se prit à aimer tendrement les trilles mélodieuses. Il se dit que c’était la première fois qu’il prêtait attention à ce chant. D’ordinaire, avant même de poser le pied par terre, sur la peau de chèvre qui faisait office de descente de lit, il allumait la radio, immuablement réglée sur RMC. Mais, bizarrement, pas ce matin.

Pour la première fois depuis longtemps il mit du miel dans son café. Un vieux miel offert, lors d’un lointain Noël, par son parrain. Et, rêveur, il ajouta à la liste de ses prochaines courses : confiture de framboise « ainsi je me souviendrais mieux de son haleine. » Il pensait à Mathilde, la femme du commissaire. Elle l’avait troublé. Et il s’amusait d’une pensée : peut-être que lui aussi occupait, ce matin, les songes de la dame. Il aimait la finesse de ses cheveux coupés courts et qui, dans le contre-jour, composaient une vapeur dorée. «  Comme une auréole » dit-il à haute voix. Et il sourit de cette divine comparaison.

Devant la glace de la salle de bain, il expulsa un vilain point noir sur la joue droite. Puis il regretta de ne pas avoir de cravate claire.

Il caressait une idée délicieuse : si le commissaire tombe, elle est libre. D’ailleurs elle est déjà libre. Finalement rien ne le retenait dans cette ville. Ils pourraient tout aussi bien vivre tous les deux à Loudun ou à Montreuil-Bellay. Car bien sûr il n’était pas question d’accuser son chef et ensuite de se promener au bras de sa femme sur le marché de Thouars. Tiens ? Qu’aimait-elle ? Les coquilles Saint-Jacques ? C’était bientôt la saison. Et les fleurs ? Bien sûr qu’elle aimait les fleurs. Sur le marché il avait vu, mais sans jamais s’arrêter devant l’étal, d’énormes bouquets bleus qui iraient à merveille avec son teint diaphane.

Lui, il adorait les tripes de Duviau. Mais quand pourrait-il le lui dire ? Ce n’est pas très romantique comme confidence. Il faudrait attendre quelques mois de vie commune pour partager des goûts aussi intimes. Il commencerait par l’inviter au restaurant. Le meilleur de la ville : «  le coq huppé ». Il n’y avait jamais été, mais dans une réunion de travail, il avait entendu le maire en parler, et avait appris que les cartes des dames ne mentionnaient pas les prix. Il trouvait cette attention merveilleuse et très romantique. Romantique… Le mot qui s’imposait deux fois de suite dans ses rêveries en moins de six phrases l’aurait fait ricaner voici deux jours. Il lui était doux désormais.

_ Allez mon Legrandu assez rêvassé, au boulot ! La journée va être rude. Bon ce résumé a pris trop de temps. A demain.

             

A SUIVRE … Demain justement.

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29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 04:41

Episode 20

 

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Résumé :  Quel con cet inspecteur, il avait l’occasion de prendre une femme dans ses bras. Elle n’attendait que cela. Il est resté les bras ballants. Il ne connaît rien aux femmes, d’ailleurs sur son bureau il n’a que la photo de son chien. 

 

 

 


Il y avait un moyen bien simple pour surveiller le coffre-fort derrière le bureau de l’inspecteur. Legrandu disposait comme tous les flics d’une caméra vidéo. Elle était destinée à enregistrer les déclarations des mineurs victimes d’abus sexuels. Une lamentable affaire impliquant des dizaines d’innocents dans le nord de la France avait abouti à cette heureuse mesure. Désormais toutes les dépositions sensibles étaient conservées sur bande. Pour une fois que les flics touchaient un autre matériel que des matraques ou des flashballs ! Donc Legrandu, en quittant son bureau avait branché la caméra. Il ne se passa rien pendant plusieurs jours. Mais la bande de la nuit précédente se révéla bien instructive. A 02 h 22, horaire affiché par le film, on vit apparaître la silhouette du commissaire. Il alluma la lampe de bureau, ouvrit le coffre-fort, prit une poignée de pochettes de poudre blanche et les remplaça par d’autres sachets tirés de sa poche. Il referma le coffre, éteignit la lampe et disparut du champ de la caméra.

Stupéfait Legrandu vérifia le contenu du coffre, prit un sachet, l’ouvrit et plongea son doigt dans la poudre avant de le porter à ses lèvres.

_ Merde ! De la farine !

Vous le savez, lecteur inconnu, (on peut se tutoyer après toutes ces aventures vécues ensemble) donc, tu le sais lecteur inconnu, Legrandu est un honnête homme. Il réfléchit et se dit que sa dignité lui imposait, avant d’avertir les services de l’IGPN , bref l'inspection générale de la police nationale, bref la police des police, bref  les bœufs-carottes, sa dignité lui imposait de parler avec son chef. Il décida que le lendemain il demanderait audience dans le bureau du commissaire. Et qu’il dirait tout. Il eut une folle envie d’appeler Mathilde, la femme du commissaire. Il avait consulté les fiches pour trouver son prénom. Mais il se dit qu’il valait mieux attendre encore un peu. Legrandu ne savait pas parler aux femmes.

Il eut bien tort d’attendre.

A SUIVRE …

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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 04:33

Episode 19

 

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Résumé :Enfin une femme, une vraie dans ce feuilleton. Un conseil quittez ce résumé et allez lire l’épisode précédent. 

 

 

 


Gracieuse et parfumée, la femme du commissaire, bafouée, trompée, humiliée par sa fripouille mari comptait bien venger son honneur.

_ Mon mari, le respectable notable, le commissaire donneur de leçon garant de la loi, mon mari  est cocaïnomane ! Il puise dans le coffre-fort du commissariat, celui qui se trouve juste derrière votre bureau et qui rassemble les prises occasionnelles qu’il vous arrive de faire. Voilà, vous savez tout. Voulez-vous bien confondre mon mari ? Je vous en serais si reconnaissante. Elle s’était approchée. Elle prononça ces derniers mots dans un souffle. Legrandu sentit son haleine, un chaud parfum de framboise.

Il eut envie de la prendre dans les bras et de l’embrasser.

Elle attendit.

Il était pétrifié. Il avait toujours vécu seul.

Elle attendit.

Il regarda les cactus au-delà d’elle.

Elle attendit.

Son regard plongea dans les yeux verts.

Elle attendit, tendue.

_ Oui, dit-il stupidement.

Elle parut à la fois déçue et satisfaite.

_ Je vous remercie, peut-être nous reverrons-nous ? dit-elle en tendant sa fine main gantée et elle s’en alla.

_ Peut-être… répondit stupidement le flic.

Legrandu resta là comme un con pendant un bon quart d’heure.

De retour au commissariat il fila dans son bureau, ouvrit le coffre-fort. Mais tout semblait en ordre. Les doses de coke étaient dans leur boîte. Il consulta une liasse de procédures. Compta les sachets : 152. Le compte était bon. Cette femme avait-elle voulu lui tendre un piège ? Mais comment ? Pourquoi ? Le regard de ses beaux yeux verts était sincère. Legrandu avait trop fréquenté de menteurs pour ne pas savoir lire dans les yeux des innocents.

Il voulut en avoir le cœur net, et tendit son piège. Plusieurs jours et plusieurs nuits passèrent. Et un matin le gibier s’était fait prendre.

A SUIVRE…

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27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 04:25

Episode 18

 

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Résumé :Kimberley cela vous dit quelque chose ? C’est la dernière maîtresse en date du commissaire.

 

 

 

 

 


_ Donc je suis une femme bafouée. Confiait Mathilde, la femme du commissaire à l’inspecteur Legrandu.  Je compte me venger et vous pouvez m’aider. Accepterez-vous ? demanda-t-elle en glissant un regard perdu et tendre à Legrandu.

Comment ce porc de commissaire avait-il pu séduire une semblable reine ? Et comment pouvait-elle être encore amoureuse de ce gros barbu hirsute au poil dur de sanglier. Comme si elle avait deviné les pensées de l’inspecteur, elle poursuivit

_ Vous vous demandez peut-être pourquoi je peux être encore amoureuse d’un homme qui me trompe ?

_ Pas du tout, je vous écoute. Je ne suis pas juge.

_ Vous êtes effectivement un type bien, lui dit-elle. Et, après un soupir et un instant de rêverie, elle reprit. Je n’ai plus aucun sentiment pour mon mari. Nous faisions nos études de droit ensemble. Il avait un idéal. Il m’a plu. Mais j’ai vite déchanté, et son idéal de justice est bien vite parti en magouilles de toute sorte. Il est franc-maçon.  Maître des cérémonies dans une minuscule obédience qui regroupe des affairistes et des arrivistes. Le saviez-vous ? Comment croyez-vous qu’il ait été décoré de la légion d’honneur ? Pour ses mérites ? Lesquels ? Interpeller quelques pauvres arabes clandestins ? Etablir des fiches sur les syndicalistes au profit des RG ? Rappelez-vous comme il s’est acharné sur ce pauvre Mouloud accusé à tort d’un crime que le fraternel ami de mon mari avait commandité. Mort à la chasse. Lui aussi franc-maçon d’ailleurs. Le saviez-vous ?

Elle levait ses yeux adorables en quête d’une approbation.

_ Non. Cela relève de la vie privée, du libre exercice de ses croyances.

_ Oui, vous êtes définitivement un type bien… En tout cas je veux que cet homme, qui m’a humiliée, paye le prix cher… Je vais vous révéler un secret.

 A SUIVRE …

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26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 03:53

Episode 17

 

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Résumé :Vous n’avez jamais passé une nuit en cellule de dégrisement ? Tans mieux pour vous.

 

 

 


Le rendez-vous avec la mystérieuse correspondante avait été donné derrière les cactus du parc Imbert. Quand Legrandu y parvint, une belle femme d’une quarantaine d’années l’attendait. Elle l’entraîna par le bras dans la serre aux orchidées. Le parfum raffiné de la dame s’exhala subtilement dans l’espace clos. Le flic se demandait ce que signifiait ce rendez-vous fleuri. S’il eut un bref espoir, il fut bien vite dissous dans le terrible récit qu’il entendit alors :

_ Vous ne me connaissez pas, mais moi je vous connais. Je sais votre excellente réputation, votre abnégation et votre courage. Mon mari m’en a parlé parfois, bien qu’il n’ait pas pour vous, je crois, une grande considération. Je suis la femme du commissaire. Mon mari me trompe. Comme vous le voyez je ne vous cache rien. Il a une relation avec l’une de vos collègues.

_ Comment s’appelle-t-elle ?

_ Kimberley, vous la connaissez ? J’ai découvert, depuis, qu’elle n’est pas la première. Il y en a eu beaucoup. Mon mari sortait sans cesse avec Hubert Fiaque qui dirigeait la Fabrex. J’ai appris, qu’avec quelques autres notables, ils organisaient des parties fines en Vendée. Kimberley, la dernière en date. Une fliquette ! Le prestige de l’uniforme je suppose. Vous la connaissez ?

_ Comme ci, comme ça répondit Legrandu qui pensa : le prestige de l’uniforme et plus largement les formes. Car Kimberley était plantureuse et toute jeune. Même si la femme du commissaire était svelte et élégante, un joli visage triste, avec un long cou sublime, délicieusement dégagé par une coupe à la garçonne, son âge commençait à marquer le bord de ses yeux et de ses lèvres. Elle avait perdu cette fraîcheur qui enivre les couillons sur le retour, et qui sont incapables de voir la grâce languide des femmes mûres. Le commissaire était un fieffé con. Legrandu le savait déjà, mais à ce point !

La connerie est comme l’univers, elle n’a pas de fin, c’est ce qui, d’une certaine manière, la rend fascinante.

A SUIVRE ...

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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 03:48

Episode 16

 

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Résumé :On a encore eu droit à une petite leçon de serbe.

 

 

 

 

 

 A 8 h, l’inspecteur était au labeur. Avant de relire ses notes sur l’enquête qui avait été ouverte sur les vandales, il consulta la main courante. A part six conduites en état d’ivresse, un outrage, deux rebellions, une rixe chez les manouches, la nuit Thouarsaise avait été paisible, comme d’habitude.

La cellule de dégrisement était pleine à craquer. Les couvertures puaient l’urine et le dégueulis . Comme le commissariat ne disposait d’aucun budget pour les faire nettoyer, Legrandu avait négocié un accord amiable avec Marcel Binette le patron de la blanchisserie industrielle. L’usine nettoyait les couvertures à l’œil. Dix de plus ou de moins, quand on en traite cinq milles pas jour, ce n’était rien. En échange Marcel Binette envoyait ses PV à Legrandu qui les faisait sauter. Et tout le monde était content. A commencer par les flics en tenue à qui revenait la noble mission de manipuler les couvertures. Au chapitre de la rigueur ce n’était pas irréprochable, mais sur le plan fonctionnel c’était astucieux. Tout le monde était content, et un ou deux PV déchirés par semestre, quand l’Etat en traite des millions, ce n’était rien.

D’ailleurs Marcel Binette n’abusait pas de cet avantage. Mais il ne supportait pas sa ceinture de sécurité que voulez-vous. Balthazar connaissait la combine et un soir d’ivresse, après un stage de formation à Niort, (car le journal espérait toujours pourvoir le former) il raconta ce pittoresque arrangement à la table des confrères, comme on évoque une anecdote. Son  chef voulut qu’il écrivit un billet là-dessus, il employait des mots énormes comme « collusion », « entorse à l’éthique ». Balthazar refusa tout net. Son chef lui en intima l’ordre. Balthazar leva le poing, le salut anar, pas le geste de menace. Et comme l’autre con insistait, Balthazar lui glissa à l’oreille  trois  mots minuscules. « La petite Stéphanie ». L’autre pâlit. Il partit régler l’addition. Et tout fut dit.

Legrandu se fit un petit café avec une cafetière toute neuve saisie dans une perquisition et qui, on ne sait pourquoi, avait été oubliée là. Enfin on ne sait pas officiellement pourquoi, mais officieusement… La cafetière des enquêteurs était tombée en panne et il avait fallu la remplacer quand, opportunément, un voleur de grande surface fut appréhendé. On trouva chez lui une caverne d’Ali Baba : trente téléviseurs, huit autocuiseurs, quarante bouilloires, etc, etc, et cent deux cafetières. Une de plus ou une de moins. De cent une à cent deux, la marge est faible. Le monde de la police est souvent bien fait.

Le téléphone sonna.

Une voix de femme :

_ « Monsieur l’inspecteur, il faut que je vous voie d’urgence. C’est très important. Cela vous concerne. »

A SUIVRE...

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