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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 04:03

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Episode 23

Résumé :  Ah ! ah ! cette fois-ci le commissaire est dans la nasse. Enfin, théoriquement.

 

 

 

 

 

_ Non, murmura le commissaire. La drogue est pour... Pour ma femme.

Le ciel s’effondra sur les épaules de l’inspecteur qui devint alors aussi pâle que son patron. Dommage que Balthazar n’ait pas été là pour faire la photo. Même en noir-et-blanc elle aurait bien rendu.

_ Comment ... Comment ? Votre femme ?

_ Oui. Mathilde. Vous ne la connaissez pas. Elle ne participe jamais aux pots, aux arbres de Noël, aux cérémonies patriotiques. Elle n’était même pas là quand le sous-préfet m’a remis la légion d’honneur au printemps. Hélas, j’aurais tant aimé la voir à mes côtés quand ce couillon de Balthazar Forcalquier a fait la photo. Elle ne sort jamais.

Elle s’ennuyait, je ne l’ai pas vu, hélas. Elle se drogue depuis un an. Cela date d’un voyage à Bangkok qu’elle effectua seule. J’ai eu tort de la laisser partir, mais j’avais une session de formation qu’il m’était impossible de reporter et qui était très importante pour mon avenir personnel.

_ Vous voulez dire un séminaire de francs-maçons ?

Le commissaire était pâle, il devint coi. Il reprit vite ses esprits.

_ Ah vous savez ? Vous savez donc que cela ne regarde personne. Il y a longtemps qu’on ne fait plus de fiche sur ce sujet. Ma femme, je l’aime. Comprenez-moi. Je ferais tout pour elle. D’ailleurs vous l’avez constaté je fais tout ! Je n’allais quand même pas négocier les doses avec les dealers qu’on interpelle. J’ai donc pris le risque de puiser dans notre réserve. Comme de toute manière la drogue est ensuite mise sous scellé et détruite dans un incinérateur à Poitiers... Mais comment avez-vous su ?

Legrandu était comme absent. Il ne répondit pas. Il était pâle et coi, aussi. C’est fou comme Mathilde les rapprochait soudain. Le commissaire insistait gentiment, l’inspecteur inventa sur le champ un plausible scénario. Le mensonge spontané est une vertu policière.

_ Heu... par hasard. L’autre jour je suis passé au bureau avec mon chien, j’avais un dossier à boucler. J’ai ouvert le coffre, une dose de poudre est tombée, mon chien est venu la lécher. Il semblait aimer, cela m’a surpris. J’ai constaté que c’était de la farine... J’ai tendu le piège avec la caméra vidéo destinée aux dépositions pédophiles.

_ Qu’allez vous faire maintenant ?

_ Je vais réfléchir. Je vous informerai de ma décision dans trois jours.

_ Vous êtes un chic type Legrandu. Agissez selon votre conscience. Un commissaire peut-il voler de la drogue sans impunité ? Le scandale mérite-t-il de crucifier une femme à la dérive qui peut encore s’en sortir avec des soins appropriés ? Je vous laisse juge.

Mais les choses s’accélèrent soudain, bien avant l’échéance des trois jours fatidiques. Et la donne allait bougrement changer.

A SUIVRE...

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