L'idée était belle. Sous les ombrages, à Thouars, Michael Lonsdale venait lire des textes sur fond de jardins herbeux et de fleurs des champs, entre piano et gazouillis d'oiseaux. C'était le programme.
Passons sur la fermeture de la buvette, alors que tout le monde tirait la langue. Des Thouarsais restant sur leur soif on n'avait pas vu cela depuis longtemps, mais on avait encore rien vu.
On s'attendait à du beau,à du grand, du Gracq, du Jacques Brosse, du Proust, du Cendrars
"Le commandant est tout de même un chic type
"Il a fait un crochet
"Et longe Fernando de Noronha de si près que je pourrais
presque cueillir un bouquet"
On s'attendait, à du beau et du grand, ce fut un bouillon tiède et clairet.
Il a expédié le sermon aux oiseaux de saint François d'Assise comme une potion amère...Puis il a enchaîné avec des petits contes bêbêtes dans lesquels les filles se transforment en rosiers, par amour, évidemment, pas pour changer la société.
Il a couiné contre les enfants qui riaient au loin, babil mignon qui troublait son "travail" a-t-il dit. On a regardé le bout de nos chaussures, un peu gêné pour lui.
Et puis, au bout d'un moment, un chien a aboyé. Mais il n'a rien dit.
Entre cabots on se comprend.
