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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 04:03

C'est une odeur tenace de fromage qui plane autour de nous depuis que nous sommes arrivés aux marches de la Normandie. Un effluve de lait. Il ne vient pas du dehors, mais de nous mêmes. Comme si soudain nous étions non seulement dans ce pays, mais de ce pays. Etrange ! Inexplicable ! Mais réel ! Un peu écœurant même.

D'abord nous avons filé droit en pensant bien sûr à Julien Gracq qui évoque dans "Les carnet du grand chemin" :" les gaies montagnes russes, toujours humides sous le tunnel des branches entrecroisées, de la route pourtant sans pittoresque qui joint Bressuire à Champdeniers. "

C'est vrai que ce bosselé rectiligne incite à une joie juvénile. Rares sont les routes ainsi tracées avec un tel dédain des courbes. Ce jet est si évident, si net, qu'on n'arrive pas à prendre au sérieux ce chemin qui ouvre les vacances. Il est comme ces enfants qui font semblant de bouder, font les gros yeux et amorcent un sourire par en-dessous. Je connais une autre route semblable, elle relie Agen à Lectoure. Et, pareillement, elle trace sa voie à travers de molles collines, avec une obstination absurde et badine. La lumière file dans cette cocasse coulée et ricoche comme un caillou sur l'eau. Distrayant. Rien ici ne tire à conséquence, pas plus les vaches qui pourlèchent leur veaux goulûment, que les têtards de frênes avec leur plumeau ( leur tire-sève) bien droit dans le ciel, sérieux comme à la parade.

Tout cela est drôle avant-tout.

Un bar à Secondigny, la terrasse au pied du feu tricolore. Que boire de sérieux ici ?

Un bar à Secondigny, la terrasse au pied du feu tricolore. Que boire de sérieux ici ?

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commentaires

L
Avec un nom pareil, à Secondigny, ils devraient organiser l'élection de miss France.
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