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Le long du Thouet, les sentiers se faufilent entre roche et eau, fougères et orties. Ils festonnent des petits jardins à légumes tirés au cordeau et des pontons moussus, couverts de vieilles traverses SNCF, où un trou est toujours prévu pour planter la hampe du parasol. Car, ici, le pêcheur est un être méditatif avant tout. Si un hameçon lascif plonge dans les hauts fonds, il y aussi, et surtout, une bouteille de blanc qui paresse, le col immergé, pendue à une ficelle.
Un peu après le moulin de Crevant, rive gauche, le flâneur peut s'attarder un peu devant ce petit édicule de deux mètres carrés, modeste et gracieux. Son bâtisseur a pris soin d'orner la fenêtre d'un petit carrelage mignon. Une gripure de bois court sous la toiture. C'est un petit château de prolétaire en somme pour se mettre à l'abri quand le parasol est incongru. Une gentilhommière à quatre sous.
Entre deux bécots tendres, il a posé la dernière tuile du faîtage et elle a accroché les rideaux de dentelle aux deux seules fenêtres. On ne voit pas ces deux fantômes, mais on peut les imaginer facilement.