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Résumé : Une certaine Carlota Machete s'est mise en tête de flinguer des patrons. Bon, ce n'est pas légal, légal, mais détourner le fisc non plus, et c'est pourtant bien vu chez les patrons.
En lisant la rubrique de Thouars dans le Courrier de la République le lendemain, le lecteur avait tous les détails connus sur la mort de Michel Crapute. Plus une petite nécrologie fort ordinaire du défunt dans le genre : « homme discret, PDG de la RIGOMEX ( fabrique de ressorts ), membre du syndical patronal, décoré du mérite national, bla, bla, bla »
Et la touche balthazarienne : une note passionnante sur Carlota Machete, puisée à la meilleure source, celle du « Monde Libertaire » que nous publions ici in extenso :
« ce confrère bien documenté qui nous apprend dans son numéro 36 de son quinzomadaire, sous le titre Les Héroïnes de l'Abolition : en ce 10 mai, jour de commémoration de l'abolition de l'esclavage, lorsque nous entendons parler de personnages mythiques de la traite négrière ou des abolitions, il s'agit évidemment de héros noirs. Comme si la négresse ne s'était pas libérée de ses chaînes, comme si elle n'avait pas participé aux rebellions, ni aux soulèvements ! Niées de l'histoire, leur héroïsme a été passé sous silence, enterrées au profit de l'homme noir, afin que ces messieurs puissent retrouver leur virilité perdue à jamais sous la chicote journalière du maître esclavagiste. Leurs voix pourtant sont parvenues à nos oreilles, murmurant tout d'abord et finissant dans un cri strident : NE NOUS OUBLIEZ PAS !
« Comme Harriett Tubman, combattante de la liberté afro-américaine, dont la valeur marchande ayant baissé pour cause de maladie, qui s'est enfuie afin d'éviter d'être vendue à bas prix ! Une fois libre elle a pensé aux siens courageusement, sans faillir, faisant des aller-retour dans le Maryland en conduisant des esclaves vers la liberté : le Canada et les états du nord. Comme Queen Nanny, guerrière Ashanti née en 1686 au Ghana actuel et déportée en Jamaïque pour y être esclave, qui dirigea l'insurrection des Maroons ! En 1720, elle conquit un territoire stratégique, surnommé « Nanny Town » où les esclaves pouvaient vivre libres. Organisant des attaques bien coordonnées contre les plantations, elle libéra, en 30 ans, plus de mille esclaves dont elle s'occupa jusqu'à sa mort, laissant derrière elle une communauté de Maroons fière et libre.
« Comme Carlota Machete, leader de la rébellion des esclaves en 1843 à Matanza à Cuba. Guerrière d'origine Lukumi et Yoruba qui a combattu sans peur, à la machette, ses tortionnaires. Capturée, puis écartelée, sa voix résonne encore jusqu'à nous. Signé Élisabeth Claude ( émission femmes libres sur radio Libertaire).
« Voilà qui était Carlota Machete ! Une femme libre ! Une insurgée ! La fin de Michel Crapute est donc un acte politique ! »
Le téléphone sonna, c'était le commissaire.
A SUIVRE...