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Anarchie ? Ah oui (9)

"Exclus (1872) de la première internationale ( Marx a foutu dehors Bakounine), les anars et leur amis organisèrent leur propre congrès. Il se déroula à Saint-Imier (Suisse) dans la vallée jurassienne de la Suze, On les appela dès lors les Jurassiens. Il y avait du beau monde, des Espagnols, des Italiens, des Suisses, des Américains, d'anciens communards. Le principe fédérateur fut approuvé. Chacun restant absolument libre en se rejoignant sur quelques principes de base : refus de l'autorité et d'un pouvoir centralisateur.

"Aujourd'hui encore j'entends nombre d'amis s'étonner qu'un anarchiste puisse adhérer à une fédération. Une fédération n'est pas un parti. Elle ne donne aucune consigne. Elle propose des orientations à suivre ou non. Il reste qu'un anarchiste ne peut pas être raciste, c'est contre-nature. Pas de raciste à la fédération. C'est ainsi. Vous penserez peut-être que nous empêchons donc l'expression d'une liberté ? C'est votre droit, mais la limite à la tolérance c'est l'intolérable. L'anarchie ce n'est pas n'importe quoi, c'est l'harmonie, je le répète.

Face aux marxises autoritaires et centralisateurs s'opposait dès lors le principe libertaire et fédéraliste. La Commune de Paris pourtant chère au cœur des anarchistes avait créé ce rouage centralisateur - le comité de salut public - qui, déjà en avait agacé plus d'un.

Alors que la démocratie commençait à s'imposer en France d'une façon assez proche de celle que nous connaissons en s'appuyant sur la République, qu'elle allait être la position des anarchistes ? Elle est encore aujourd'hui assez partagée.

Anarchie ? Ah oui (9)
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B
Cher Lucas<br /> <br /> Au moins vous admettez que les anarchistes ne sont pas des naïfs, c'est bien. Cette série aura au moins servi à cela. <br /> &quot;Ah le besoin d'être fort, combien encore de concessions vous obligerait-il à admettre et qui sait jusqu'où il vous mènerait ?&quot; demandez-vous. <br /> Je réponds : ce n'est pas parce qu'on a qu'on veut plus. C'est en ce sens que l'anarchiste n'a rien à voir avec les autres militants politiques.<br /> &quot;le pauvre n'est pas celui qui a peu, c'est celui qui n'a jamais assez&quot; (Sénèque).
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L
Cher Louis Grandclerc,<br /> <br /> Vous me faites bien plaisir aujourd'hui, enfin vous admettez quelques concessions à la pureté de vos idées, pureté qui, &quot; quel que soit son bord, est toujours une énorme fadaise&quot;, comme le dit si bien Dadu Jones. A ce propos, voilà l'explication que donne Sébastien Faure à cette épineuse question dans son encyclopédie anarchiste :<br /> <br /> &quot;[Les compagnons] comprenaient bien que la propagande souffrait du manque de cohésion et que l'absence d'organisation était une cause de faiblesse, parfois même d'impuissance ; ils sentaient et concevaient tout cela, mais il leur semblait que l'organisation et la liberté - que, à juste titre, ils placent au­ dessus de tout - s'excluent péremptoirement, et que se résigner à l'une c'est renoncer à l'autre.<br /> <br /> Petit à petit, les anarchistes sont parvenus à admettre qu'il peut exister une certaine organisation conciliable avec l'indépendance des organisés. [...] Face aux réalités et graduellement éclairés par l'expérience, les compagnons sont venus lentement à l'idée d'organisation.&quot;<br /> <br /> C'est donc pour des raison pratiques et surtout pour être plus fort qu'il fallait se fédérer. Ah le besoin d'être fort, combien encore de concessions vous obligerait-il à admettre et qui sait jusqu'où il vous mènerait ?
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