"Au palais de justice d'Angers ce mercredi" indique Ouest-France , "Olivier Cousin a été condamné, mais dispensé de peine en raison de ses efforts pour régulariser sa situation : depuis 2011, le viticulteur s'est "amendé", en changeant ses étiquettes. Il devra régler un euro symbolique aux plaignants : la Fédération des viticulteurs de l'Anjou et de Saumur."
Avec bien d'autres dégustateurs et amls nous avions soutenu Olivier Cousin à l'audience en mars.
Rappel des faits et le compte-rendu d'audience que j'avais, à l'époque, rédigé ici même.
Olivier Cousin est vigneron en Anjou (bio, naturel, biodynamie). Il conduit son petit vignoble avec son cheval. Il en bave, soumis au temps et aux aléas du marché. Mais c'est sa vie, et ce fut avant lui celle de son père et de son grand-père. Il allait ainsi son petit bonhomme de chemin de vigneron sans pesticide et sans soufre quand l'administration lui est tombée dessus. Il n'avait pas le droit de mentionner le nom "Anjou" sur ses étiquettes, pourtant il est bien de cette terre et ne fait pas son vin aux antipodes ! Qu'importe, le nom "Anjou" appartient à l'AOC ( Appellation d'Origine Contrôlée) et Olivier Cousin n'en fait plus partie. Il n'avait pas droit non plus au nom de "domaine" et n'était pas autorisé ( au moment des faits) à faire figurer les noms des cépages ... Kafka n'avait pas imaginé cela !
Olivier Cousin a bien voulu plier l'échine, il signe désormais "paysan Angevin" son vin est mis en bouteille "à la maison" et ce sont des "vins d'ici". Bonjour Ubu !
Il reste qu'il fut en infraction et que pour cela il est poursuivi par le tribunal correctionnel d'Angers. Ce fut l'occasion d'un beau pique-nique sur les marches du palais, les amis du vigneron et les amateurs d'un vin propre étaient là, on y a même croisé Benoist Rey ce vieil anar.
Dans la salle d'audience il fallait tendre l'oreille car les micros ici ne fonctionnent pas. " Et ne vous appuyez pas trop à la barre" a averti la présidente, "elle n'est pas solide". Et le glaive de la justice il est comment ?
Olivier a donc expliqué que son travail était exigeant, que ses rendements étaient deux fois moins élevés que la moyenne, qu'il avait le sentiment de faire un vin sain, sans additif et qu'il en informait le consommateur au mieux, qu'il était deux fois plus contrôlé qu'un vigneron ordinaire par les organismes qui veillent scrupuleusement au bio et à la biodynamie. Bref, il ne ment pas !
"Mais vous comprenez qu'on vous reproche la mention "éthique du domaine" sur vos étiquettes" Interroge la présidente.
" On me reproche le mot éthique ?"
"Mais non, celui de domaine"...
"Ce sont des mots confisqués par les structures officielles de la viticulture et cela au pays de Voltaire" tempête son avocat Me Olivier Morain " et s'il prend l'envie à mon client d'appeler son épouse mon petit Anjou, vous irez le poursuivre sous la couette ?"
N'empêche, pour l'avocat de la partie civile, Olivier Cousin est un "braconnier" un "franc-tireur".
Réplique de Me Maurain qui élève alors le mot "franc-tireur" à son meilleur degré " il fut un temps où on les appelait des Résistants".
L'avocat de la partie civile comme le procureur ont bien senti qu'il y avait là les ferments d'une affaire absurde dans le fond, mais dans la forme les infractions ont été constatées en leur temps.
Au vigneron qui risquait de la prison ferme, ils ont demandé des amendes.
Et au nom du bon sens l'avocat d'Olivier Cousin a demandé la relaxe.