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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 04:00

 

 MOULOUD 14

                 "Si vous étiez un crapaud sur la route je n’hésiterai pas à vous écraser."

EPISODE 19

Résumé :Josiane est interviouvée par la presse parisienne et Balthazar va voir le patron de FABREX.  Pas de quoi en faire un fromage.

 


Balthazar, annoncé par la standardiste, arriva devant la porte du bureau. Hubert Fiaque lui dit d’entrer. L’homme était grand, belle prestance. Il avait hérité de la FABREX de son bourgeois de papa, et avait développé l’affaire. Il vendait chaque année des millions de tringles de rideau sur la planète entière. A croire que toute l’humanité avait des choses à cacher. Hubert Fiaque était vêtu d’une veste de velours avec des pièces de cuir aux coudes, et d’un pantalon de cheval glissé dans des bottes de peau rutilante. Une dent de sanglier ornait son épingle de cravate en or. Balthazar considéra ce bijou avec un vague intérêt et se demandait comment on pouvait trouver cela chic. «  Et ce sont ces types qui trouvent que les sauvages, avec leur collier de dents autour du cou, ne sont pas civilisés » pensa-t-il.

_ Vous voudrez bien excuser ma mise, j’arrive de la chasse et je n’ai pas eu le temps de me changer. Je possède quelques hectares de bois en bordure de la carrière de Saint-Varent dit le PDG avant d’intimer l’ordre, à ses trois  chiens courants, de se calmer. Les cabots frétillaient et galopaient à travers tout le bureau. Pourquoi un gauchiste comme vous souhaite me voir, d’ordinaire on ne vous voit que pour les grèves ? Ma secrétaire me dit que vous voulez m’interroger sur Mouloud ? Vous savez moins j’ai de contact avec lui, mieux je porte. C’est un agitateur. Un rouge. On me dit qu’il a des ennuis avec la police, une fois de plus. Pas étonnant.

Balthazar caressait l’un des toutous, ce qui sembla intriguer le patron.

_ Ah vous aimez les chiens ?

_ J’adore. Je connais même leur langage.

_ Ah ? Pour la première fois de ma vie vous m’intéressez.

_ Oui. Observez-les attentivement. Quand ils se rencontrent ils se parlent.

_ Ah ? Et que se disent-ils donc ?

_ L’un dit à l’autre : d’où viens-tu ? Et l’autre répond : pour le savoir sens mon cul ! Et toi alors d’où tu viens ?Pour le savoir sens le mien !

Effaré Hubert Fiaque resta coi une seconde.

_ Si vous étiez un crapaud sur la route je n’hésiterai pas à vous écraser. Vous êtes un type que décidemment nous n’aimons pas

_ Nous ?

_ Je me comprends. En ce qui concerne Mouloud je crois savoir que l’accusation est grave. Je le savais voyou, j’ignorais qu’il fut assassin. Je ne sais rien de plus. Maintenant je vous demande de quitter mon bureau.

Balthazar salua les chiens et ignora Fiaque.

Dans la cour de l’usine il aperçut la Jeep cherokee pour les jours de chasse, plus loin la Jaguar pour les jours ordinaires, et le coupé Mercedes pour Madame, la petite Porsche pour le fiston.

A SUIVRE…

 

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commentaires

S
<br /> Je suis mort de rire, bravo pour l'intrigue, elle est absolument géniale!! et en langage virtuel je dirais...MDR<br /> <br /> <br />
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