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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 05:17

 Episode 33

 

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Résumé :    Le Duhomard est un excellent  remède à la mélancolie. 

 

 

Balthazar, de retour à la rédaction, prit rendez-vous pour le lendemain même avec Clovis Achille, le chef du réseau qui, pendant la guerre, veillait à soustraire les enfants juifs de la Gestapo. Louis Grandclerc était membre de ce réseau, et c’est lui qui confia le petit Francis à Marcelle et Marcel.

Clovis Achille était un bourgeois « vieille France ». Il habitait un confortable appartement au centre d’Angers. C’est lui qui ouvrit la porte en chêne ciré et cuivre lustré. Il portait beau dans une robe de chambre en soie vert céladon à moirures, cravate bleue, gilet de fine laine grise et ruban de grand officier de la légion d’honneur au revers d’un veston prince de Galles. Il précéda Balthazar le long d’un couloir orné de portraits de généraux vendéens. Ils pénétrèrent dans un salon cossu. Les murs étaient couverts de toiles illustrant d’édifiantes scènes vendéennes (la prise de Saumur, le passage de la Loire à Saint-Florent, le passage du Thouet par l’armée royale au gué aux riches près de Thouars).

 

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Sur un secrétaire, des sacrés cœurs peints sur une grosse toile reposaient sous verre. Sur le bureau en acajou des bustes de Louis de Salgues de Lescure, François-Athanase de Charrette, et Maurice Gigost d'Elbée avaient des allures de futurs vaincus.

_ Sachez monsieur que je n’ai aucune considération pour les journalistes. Ils maltraitent notre langue et se contentent d’approximations. Ils sont incultes. Je ne vous reçois, aujourd’hui, que pour deux raisons. Il s’agit de laver l’honneur de Marcel Marcel, et de répondre favorablement à la sollicitation de mon vieil ami Louis Grandclerc. Je sais pourquoi vous êtes ici. Pour une fois que le journalisme peut avoir une quelconque utilité... c’est tant mieux. Sachez aussi que je ne répondrai à aucune de vos questions. Asseyez-vous. Je vous sers un verre ? Non ? Bien...

J’ai entrepris il y a peu, les démarches pour obtenir - à titre posthume - la médaille des Justes à Marcel et Marcelle Marcel. Tous deux n’avaient jamais voulu en entendre parler de leur vivant. Vous savez, les médailles et les anarchistes, c’est comme l’huile et l’eau. Je ne comprends pas cela, mais je le respecte. La médaille des Justes est cette rare distinction décernée à ceux qui ont sauvé des juifs pendant la guerre.

Nous ne laisserons pas salir la mémoire de nos amis. Nous agissons donc contre leur volonté, mais ils nous pardonnerons devant Dieu.

Cette hommage légitime ne fait aucun doute, Louis Grandclerc vous dira pourquoi, cela n'est pas de ma responsabilité. La remise officielle sur la tombe de ces deux humbles héros donnera lieu à une grande cérémonie qui fermera le bec de tous les médisants.

Maintenant, faites votre travail et votre devoir monsieur Forcalquier. Ah... J’ai un message de Louis Grandclerc. Il vous demande d’aller le voir de nouveau. C’est important m’a-t-il dit.

Balthazar, de retour, fila à nouveau chez Louis Grandclerc qui lui servit, de nouveau un verre de Duhomard.

_ Mon cher Balthazar vous savez l’essentiel. Clovis Achille vous a dit ce que nous allons faire et quelle cérémonie officielle se prépare. Mais il y a autre chose. Je vous dois la totale vérité.

 

A SUIVRE ...

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