Résumé : Balthazar est en train de devenir copain comme cochon avec le patron de RIGOMEX qui ne fait pas exception à la règle des cons, il suffit de leur chanter la chanson qu'ils aiment pour les charmer. Ah ce n'est pas un beau métier que journaliste. Et c'est si facile d'être con.
De retour à la rédaction Balthazar appela son vieux pote aux RG, l'ancien copain d'armée, le camarade de chambrée chez les paras d'infanterie de marine qui pissait dans le café des officiers.
_ Hé bleu bitte, dis-moi ce que fabrique la RIGOMEX.
_ Hou là p'tite bitte, c'est s'cret défense !
_ Et mes couilles, c'est l'code nucléaire ?
_ Pareil ! comme m'cul.
Évidemment le lecteur sera surpris de cet échange un poil vulgaire. Évidemment, sauf s'il ignore tout de la belle fraternité des armes et son cortège de bêtise.
_ Blague à part ...
_ On y fabrique des p'tits ressorts, mais pas n'importe lesquels, des p'tits ressorts en kevlar, qui ne réagissent pas aux détecteurs de métaux, ils sont forts utiles dans la fabrication des mines antipersonnel. C'est le Moyen-Age dans cette boîte, mais c'est intouchable : l' patron Michel Crapute dispose de hautes protections, notamment maçonniques. N'y fourre pas ta queue Ducon c'est l'conseil d'un vieux Marsouin (ancien de la coloniale) tu t'choperais une chtouille carabinée, autre chose que celle que t'as ramenée un jour en revenant des putes à Carcassonne.
_ Ô putain ! j'ai dérouillé, pénicilline matin, midi et soir.
Évidemment Balthazar écrivit un bel article, dans le style Gonzo, tout y était : le whisky hors d'âge et hors de prix, le cynisme de Michel Crapute, la poussière infernale derrière les établis, les contremaîtres à mâchoires de dogues et, bien sûr, l'infecte production qui participait avec bonheur à la balance nationale des exportations.
Mais il se passa quelque chose d'impensable et les boutons qui allaient pousser étaient autrement plus douloureux que ceux d'une blennorragie de cantine.
A SUIVRE...